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Origine de l’Institut  
Innovation Contre le Cancer

Ou l’histoire d’une révolution scientifique !

Dominique Joubert est une scientifique qui a fait sa carrière de chercheur principalement au sein de l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) en France, mais elle a aussi travaillée en Suède et aux USA.

 

Après 30 ans à mener des recherches sur le cancer, Dominique Joubert a posé une théorie sur la réversibilité du cancer dans un cancer solide… Fallait-il encore démontrer sa réalité biologique.

 

L’observation qu’une protéine devait sortir de la cellule tumorale pour réinteragir avec elle pour avoir ses effets dans le cancer colorectal, lui a permis de démontrer la véracité de sa théorie de « réversion tumorale » (Stratégie dite de différenciation).

 

Cette stratégie de différenciation avait déjà été démontrée sur un cancer dit liquide (telle la leucémie). Là, on parlait d’un cancer dit solide (tel le colon, le foie, l'estomac…). 

 

A cette époque, proposer ce type de théorie pour un cancer solide relevait de l’hérésie scientifique… et a été longtemps considéré comme tel.

Comment comprendre cette réalité ? 

 

Pour qu’il y ait cancer, et stabilité de l’état cancéreux, il faut qu’une voie de signalisation soit constitutivement activée (activation permanente). Une porte s’ouvre !

 

Cela est due à une mutation génétique. Et qui disait mutation génétique disait irréversibilité de l’état de la cellule mutée. Et donc, en théorie, cette porte ne pouvait plus se fermer. De plus, cette protéine (qui était produite et devait rétroagir sur la cellule) était elle-même issue de l’activation d’une voie de signalisation très importante dans le cancer, la voie Wnt. Cette voie était constitutivement activée car une mutation sur un élément essentiel à son contrôle empêchait cette régulation et donc empêchait la fermeture de la porte. On avait donc une mutation sur un des éléments de contrôle qui entrainait l’activation d’une voie qui elle-même produisait de multiples protéines dont cette protéine que nous appellerons hPG80.

 

Imaginer que neutraliser cette seule protéine allait réguler la voie, en lieu et place de son élément de contrôle muté, était inimaginable pour le monde scientifique de l’époque. Car refermer la porte permettait à la cellule tumorale de redevenir « normale », de retrouver une fonction et de mourir de mort «naturelle». 

 

C’est pourtant ce que D. Joubert va démontrer dés la réalisation de la première expérience en 2003 !

 

Fallait-il encore que cela quitte le laboratoire de recherche fondamental pour devenir des solutions de lutte contre le cancer.

 

C’est encore D. Joubert qui, en 2006, a décidé de créer une entreprise de biotechnologie ayant pour mission : De développer une thérapie contre le cancer colorectal et faire en sorte que cette solution atteigne le patient et lui profite ! Rien que ça. 

 

Rien dans son entourage ne permettait d’imaginer réussir. Ni moyen financier, ni compétence dans le domaine du développement d’un médicament, ni relations d’Etat ou avec des industriels.

 

Pourtant elle « embarqua » son collègue de laboratoire, son neveu et son mari !

 

En Octobre 2006 était signé un accord permettant de créer cette société de développement (BioRéalités)… mais pas un euro en poche ! Elle empruntera de quoi constituer sa part du capital.

 

En février 2007 la société existe et grâce à son neveu et à ses amis, lève les premiers 250 000 euros nécessaires au démarrage. 

 

En 2011, la société a mobilisé 8,8 M€ à coup de soirées de présentation « entres amis » et d’emprunts remboursables. 

 

Début 2010, si la molécule de neutralisation est mise au point et les mécanismes permettant de comprendre ce qu’est hPG80 sont sur la table, il est clair que la suite ne peut plus être financé de la sorte.

 

La décision est prise de vendre les actifs (molécule et propriété industrielle) à un industriel et de finir le développement de la thérapie pour et avec lui. 

Une négociation sera ouverte avec 13 des plus grands industriels de la planète. Le plus petit d’entre eux montrera le plus d’envie de développer. Un accord est signé en juin 2011 avec le groupe Servier. Mais l’affaire dite du « Médiator » tombe à ce moment-là. Alors que D. Joubert et son équipe faisait du bon travail avec cet industriel, le groupe Servier passe par une phase compliquée de son histoire (éviction de celui qui avait tout fait pour intégrer ce développement, Jean-Philippe Seta, puis départ de plusieurs cadres dirigeants et enfin la mort du fondateur, Jacques Servier), plombe le développement. 

 

Tous les indicateurs scientifiques sont positifs, le candidat médicament est prêt à entrer en clinique… mais, à l’été 2014 , à l’occasion de la réunion qui doit annoncer la décision d’entrer en clinique, le Groupe Servier annonce sont retrait stratégique !

 

Entre temps, il a été démontré que tous les cancers produisaient hPG80 et que la neutralisation de hPG80 avait une action sur les cellules souches tumorales, c’est-à-dire le « réacteur de la tumeur ». 

En effet hPG80 est indispensable à la survie de ces cellules.

 

 

D. Joubert et son mari décident de relancer les développements. Ils vendent pour cela ce qui devait améliorer leur retraite.

 

Une négociation longue et difficile est engagée pour récupérer les actifs, puis un tour du monde est entrepris pour trouver un nouveau partenaire industriel. 

Mais comme un industriel s’était retiré de ce développement, les autres industriels pensaient alors qu’il y avait un problème scientifique et demandent à ce que le projet passe les essais cliniques de phase II pour être revu et acquis… mais aucune proposition de financement de ces essais cliniques (qui coûtent entre 120 et 200 M€).  

 

 

D. Joubert et son mari relancent alors cette aventure scientifique et médicale en tirant partie du fait que toutes les tumeurs produisent hPG80. Ils développent un outil diagnostic du cancer permettant de détecter et quantifier hPG80 dans le sang des patients.

L’objectif est double, 

• démontrer que hPG80 est bien ce mécanisme au centre du cancer,

• relancer l’intérêt des industriels pour ces solutions.

 

La encore ce sont des investisseurs privés, sans l’aide de fonds d’investissement, de banque ou d’Etat qui vont soutenir l’équipe.

 

En fin 2019, c’est 64M€ qui ont été mobilisés depuis le début du projet et si la molécule de thérapie est toujours dans les congélateurs depuis 2014 (faute d’argent), Le test DxPG80 d’aide au dépistage* et au suivi de l’efficacité des thérapies*, a été développé, enregistré au marquage CE et testé en essais cliniques et dans une expérimentation de vie réelle. 

 

Le monde du diagnostic (principalement USA) travaille sur le développement d’un tel test avec force communications et levées de fonds à coup de milliards de US$… mais c’est discrètement que la nouvelle équipe autour de D. Joubert a mis au point ce test. 

 

 

* Un test est un outil donnant des informations, c’est le médecin qui fait le diagnostic et donc dépiste ou non un cancer. 

 

 

Pourquoi cette discrétion ?

 

 

Il faut savoir ce que l’on veut !

Si on veut faire parler de soi et gagner beaucoup d’argent, il faut aller devant la presse, faire beaucoup de bruit, affirmer beaucoup de choses pas toujours tout à fait exactes. 

 

La conséquence peut être que le monde médical, qui doit mettre en œuvre ces outils, se retrouve entre le marteau de l’opinion public très et trop mal informée et l’enclume des réalités d’un système de santé et des limites techniques de l’usage de solutions innovantes. 

 

Nous sommes là pour faire en sorte que ses solutions intègrent le système de santé et soit mis en œuvre par le corps médical. 

 

Nous devons donc construire les outils permettant cette intégration avec le corps médical et non contre eux. 

 

Là apparait le besoin de passer à un nouvel outil de développement, après la recherche académique et l’entreprise de biotechnologie, il faut passer à un Institut !  

 

Une innovation, aussi extraordinaire soit-elle, est avant tout un problème pour le système de santé !

 

Un système de santé est toujours et de plus en plus tendu (rythme et temps de travail), donc peu à même de consacrer du temps et de l’énergie à intégrer une rupture technologique qui va modifier les pratiques maitrisées. 

 

Plus l’innovation est en rupture avec les pratiques, plus il est difficile de l’intégrer dans un système de santé « classique ». 

 

Vu l’immense bouleversement que va représenter l’intégration des solutions hPG80 dans le monde de la santé, il faut créer un lieu permettant de mettre au point les protocoles d’utilisation de ces solutions dans un environnement de santé en intégrant tous les autres outils disponibles. 

 

Ca, c’est le travail d’un Institut !

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